nuit 2
Trois heures du matin. Nuit noire sur l’océan. Un lune timide éclaire les rouleaux d’une haute marée nocturne.
C’est ton heure, à toi, en ce moment, trois heures, on dirait...
- Oui, c’est chouette, non ?
- Non.
- On discute ?
- OK, mais tu ne pars pas dans du quantique direct. Tu me laisses boire mon café. Déjà que je ne comprends rien de ce que tu me racontes...
- Allons... Debout, vieille savate !
- Oui, oui, j’arrive. Alors... Je t’écoute.
- Sais-tu que ton heure de réveil peut te permettre de comprendre ce qui débloque chez toi ?
- Trois heures ? ça veut dire un truc, trois heures ?
- Souvent. Quand c’est répétitif, récurrent, sans “aide extérieure”, oui. ça peut être une indication fondamentale qui m’aide à t’éclairer. Car la grande différence entre toi et moi c’est que toi tu t’exprimes avec des mots, des images et moi, j’ai les sons et les ressentis. Nous avons seulement des langages différents. Je cherche en permanence à communiquer avec toi. Et je voudrais que tu arrêtes de me traiter en adversaire. Je souhaite que tu me considères comme un partenaire.
- Le corps partenaire de l’esprit ?
- Voui.
- Pas question. Tu es mon esclave.
- J’aurais bien aimé te laisser croire ça plus longtemps, mais en fait, non. Le Maître est toujours enchaîné à son esclave et dépend de lui... Je te propose de sortir de cette relation-là, toi et moi. Je souhaite t’affranchir de ta croyance d’être le Maître (grand rire très content) Si le corps est l’esclave de l’esprit, alors l’esprit est l’esclave du Maître. Devenons partenaire et ta vie va révolutionner. Pour comprendre que nous ne sommes qu”UN, je te permets de goûter à la sensation de la séparation. Tu es Un seul. Un individu. Un individu séparé en deux parties : moi, le corps et toi, l’esprit. A nous deux, nous sommes toi. Nous sommes, à nous deux, un univers complet, traversé par le souffle.
Ce que nous sommes, en tant qu’Individu est le reflet parfait de ce que nous voyons à l’extérieur : quatre-vingt pour cent d’eau salée, des forêts, des bestioles... Des montagnes, des crevasses... Ce que tu vois par tes yeux, c’est ce que nous sommes, toi et moi : une planète.
- Une planète ? Tout à l’heure tu disais que j’étais un Univers
- Nous. A nous deux, nous sommes un Univers. Ou une planète. C’est pareil. Tout ce qui existe peut s’observer à l’infiniment petit comme à l’infiniment grand. Tout n’est que multiplication de cellules. Deux éléments complémentaires (Ovule/Spermatozoïde , Homme/Femme, Corps/esprit...) qui permettent une démultiplication. ça commence avec l’algue verte. Mais bon, on ne va pas s’étaler là-dessus, il y a des bouquins extraordinaires là-dessus, ce n’est rien de nouveau ce que je te dis là. Ce que je te demande de comprendre c’est que toi et moi, nous sommes différents parce que nous sommes complémentaires et non adversaires.
- La Terre, elle a aussi un complémentaire ?
- Nécessairement. Nous sommes constitué de cellules séparées les unes des autres qui ne tenons ensemble que par le mouvement. Nous sommes des atomes, nous sommes des électrons, des cellules. je ne sais mieux t’expliquer. C’est tout pareil.
- Et c’est quoi ce qui relie ces cellules entre elles ?
- C’est le mouvement. Si la cellule est trop petite pour que tu comprennes, prends le machin à échelle de la Terre et regarde le ciel. Pour la Terre, ce qui la relie aux autres planètes, c’est la galaxie. Et bien tu n'as qu’à imaginer qu’entre chacune de tes cellules il y a une galaxie. Le mouvement, c’est l’énergie. Le vent, si c’est plus facile pour comprendre pour toi. Donc, tu as compris : il y a UN, puis l’AUTRE, et entre les deux, de l’énergie. Si on ramène ça à un être humain, ça fait : “le corps”, “l’esprit” et entre les deux “l’énergie”. Notre “énergie” à toi et moi, elle se manifeste dans les émotions, les sensations, les ressentis. Voilà. C’est ça, qu’on appelle la “vibration”.
Ce que tu “vibres” c’est l’énergie qui circule entre ton corps et ton esprit. Donc si tu soignes ton corps, tu soignes ton esprit. Tu piges ?
- Et si tu me fais mal ?
- Quand tu as mal de moi, je ne fais que t’indiquer où ton esprit a mal. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Je suis ton reflet. Tu es mon reflet. Ce que tu vois est ton reflet. Ce qui est à l’extérieur de toi se reflète en toi. Tout est Un... En deux, donc en trois. L’Un, l’Autre, et l’énergie. Et tout n’est que réflexion... Seulement, des fois, on est dans la galerie des glaces et on ne comprend plus rien... Parce qu’un reflet dans un reflet dans un reflet qui se reflète dans un reflet... ça fout le tournis...
- Bon, et la question de l’heure ?
- Quoi, l’heure ?
- Tu parlais d’horaire, tout à l’heure.
- Oui. Toute information qui te revient plusieurs fois est un message. Ce serait top si tu pouvais prendre en compte le message du premier coup, mais bon, t’inquiète, tous les corps ont l’habitude de répéter plusieurs fois les choses avant d’être entendus. (Si tu as de enfants, tu comprendras tout de suite de quoi je parle...) L’horaire de ton réveil systématique est un message. Attention, il faut prendre l’horaire universel. Donc enlever une heure en hiver, deux heures en été. Pour nous cinq heures, c’est quatre heures, en fait. Donc tu regardes. Et tu fais ta traduction. Tu essayes de...
- Attends, je regard où ?
- Ah, oui ! Tu regardes le cadran de la médecine Traditionnelle Chinoise qui a tout compris de l’histoire de l’énergie et des méridiens et des circulations.
Chaque horaire t’indique un organe. Chaque organe est le siège d’une émotion. Alors tu regardes : quatre heures, Poumon. Je te la fais brève, le Poumon c’est le siège de la communication, de la relation (dedans/dehors, ce qui rentre, ce qui sort). Quand je porte ton attention sur le Poumon, je veux en général te “mettre le doigts” sur une difficulté que tu dois traverser en lien avec un équilibre dedans/dehors. ça te parle ? Bon. Lis tout ce que tu veux, tout ce que tu peux sur l’énergie de poumons. Si tu lis les choses avec l’intention de comprendre, tu comprendras. Je n’ai aucun intérêt à t’expliquer plus que ça car ça n’est pas ma pédagogie. Je crois en la mise en pratique et non aux cours théoriques. Je suis un corps, pas ton prof. Après, tu peux aller plus loin et te servir de l’enseignement ancestral hindouiste. A quel niveau du corps ton organe se situe ? Entre quels chakras ? Et tu cherches. Et quand tu cherches, j’ai au moins l’impression que tu me prends en compte, que tu fais des efforts. Que tu veux me comprendre. Souvent, ça m’a suffit pour te laisser tranquille... Souvent je crois que tu feras attention... Mais bon. Il faut en remettre une couche de temps en temps... Rappeler les fondamentaux... C’est tout un boulot, d’être corps... Je ne me plains pas, mais... - oui, oui. ça va... J’ai compris. T’es pas ma mère, non plus.
- Non. Je suis ton partenaire de vie.
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