Le passeur
Et partir à vélo dans la caresse du vent. Longer la rivière
un moment. Et remonter le temps. L'absoudre dans les balles de foin qui patientent en silence loin de l'effervescence.
Et si ce paysage existe, alors ce que je cherche aussi.
Tu croiseras la Mayenne. Au bout du chemin, il y aura le bac. Pas besoin d'être à l'heure, toute heure sera la bonne.
Et si le temps n'existe plus, ce que je cherche, si.
Plus de remous, plus de vague. Pas d'impatience ni d'incertitude. Il y a la Mayenne et les balles de foin. Un peu plus haut la Maine et l'île juste en face.
Le passeur t'attend. D'un côté, ou de l'autre. ça n'a pas d'importance.
Si ce passeur existe, ce que j'attends aussi.
Pour passer la rivière, chacun tire sur la guinde, le bac est mécanique. Par de simples poulies, simplicité extrême, tu traverses le gué et tu es arrivé.
Si la vie est si simple, ce que je cherche aussi.
Cet endroit, où l'on peut simplement être soi.
Cet endroit hors du temps.
Cet endroit sans tic-tac, ni compte à rebours
Cet endroit qui existe, parfois, dans le regard d'un autre et qui nous fait sentir être ce paysage.
Et tu deviens le vent, t'enroules dans la nuit ; tu deviens l'océan et la balle de paille, la rivière et le bac, le chemin et l'oiseau... Tu es l’île, le passeur, le ciel, le fil de l’eau...
Si cet endroit existe, ce que je cherche aussi...
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