Journal de guerre - Jour 3

Au soir du... Troisième jour ? ça pique. J'avoue, ça pique. De mon côté, ça pique. Un peu. ça pique et collegram. ça pique, j'en ai marre. J'avoue.

Et j'ai de la chance parce que je ne suis pas obligée de supporter mes gamins. Et de leur faire faire des devoirs à la con. Je ne suis pas obligée de supporter les gamins de quelqu'un d'autre (et ça, c'est encore pire) Je ne suis pas obligée de me fader quelqu'un qui risquerait de me taper dessus. Ni un match de foot. Ni mon père. Ni ma mère. Ni personne. Je ne suis pas dehors sans abris Ni en chimio

Je ne suis pas obligée de supporter qui que ce soit d'ailleurs. J'ai de la chance et j'en ai marre quand même. Car je suis bien obligée de me supporter moi-même et sans échappatoire possible.

Alors, voilà. C'est insupportable, il faut bien le dire. Vous autres, vous avez drôlement de la chance de ne pas vivre avec moi. Je vous assure. A votre place, je ne pourrais pas me supporter.

Même les heures, elles ne sont plus les mêmes. (et ne venez pas me faire chier avec des solutions : j'accueille actuellement en toute sérénité ma rage, mon impuissance, mon trop plein d'énergie, ma colère, ma stupéfaction, ma tristesse, un certaine forme de "dépitation" hors du commun, un sentiment d'injustice devant l'adversité notoire qui m'accable donc y a du monde à la maison.) - Qu'est-ce que tu dis Carole ? -... - Wild oat ? Willow ? Ah oui. Je vais me faire les flacons entiers de Fleur de bach. -... - Quoi encore ?! -... - Ben oui, j'ai tout fait bien ! J'ai fait mon lit ce matin / j'ai fait quatre aller-retour à cloche-pied dans mon couloir avec mon manteau pour me faire croire que j'allais au boulot / y a eu un court-circuit qui a pété l'ordi du boulot en même temps que le frigo/ j'ai refais quatre aller-retour à cloche-pied pour me faire croire que je rentrais du boulot / j'ai bu une binch à 18h / j'ai regardé les fleurs pousser et je suis quand même de très mauvaise humeur.

Voilà. Fin de Jour 3 : c'est décidé : je me fais la gueule jusqu'à demain.