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Journal de Guerre - Jour 18-2

Au 18ème jour, le spectacle vivant et ses applaudissements se jouaient aux balcons et dans les hôpitaux.

Et nous applaudissions, tous les soirs à 20 heures le personnel soignant.

Le personnel soignant, exténué, à bout, applaudissait à son tour, le personnel d'entretien, lui aussi exposé.

A Milan, un octogénaire de 93 ans avait reçu les siens pour sa guérison par des badauds alertés par la télé locale.


Le gouvernement français, incompris, rejeté, critiqué et hué de ne faire que courir derrière la crise et un pauvre virus en lieu et place de l'anticiper (ce qui selon certain voulais dire "gouverner"), restait calme et posé, s'acharnait à tenter d'expliquer les mesures, rattrapait les boulettes de ses représentants, boulettes de communication puisque rien ne laissait percevoir un doute sur les décisions prises.

Monsieur le Premier Ministre ne laisserait personne dire qu’il y avait eu du retard dans les mesures de confinement » et je me demandais quelle serait la sanction si toutefois on osait.

Pour le prouver, il était prêt cette fois à mieux communiquer en nous informant que "Aucun pays n'avait jamais confiné aussi largement autant de gens et, que par voie de fait, aucun pays n'avait jamais à déconfiner aussi largement autant de gens".

(Vous avez le droit de relire, cette phrase tirée du texte d'un article de FranceInfo TV, qui resterait sans doute longtemps dans les citations historiques, au palmarès des phrases de nos politiques, mais qu'il pouvait être bien de relire pour pouvoir les comprendre.)


En gros, il annonçait en ce 1er Avril, que "Tout ne se fera pas en une fois, et partout encore moins pour tout le monde".

Adieu les embrassades, adieu les retrouvailles, adieu les orgies et autres gilets jaunes.

Qu'on se le dise.

A 15 jours d'une "fin", nous pouvions être certains que le gouvernement anticipait les crises.

Dans ce même article, il était précisé que dans son précédent avis, le 23 mars dernier, le Conseil scientifique avait souligné "qu'aucune levée des mesures ne serait envisageable tant que"l'objectif"du confinement ne serait pas"atteint". Autrement dit, le pic de l'épidémie devra être largement passé et"la saturation des services hospitaliers"devra être"jugulée", avant qu'on envisage une éventuelle sortie. Une telle situation ne devrait pas survenir avant la fin avril, au plus tôt", prévenait le groupe de travail.


J'avais cru à une blague, un poisson, mais ceci dit ce ne me semblait, somme toute, que raison.


Le déconfinement se ferait donc par étape, et les tests de dépistage qu'on avait négligés au départ et ainsi économisés, pourraient donc nous servir à retrouver petit à petit et l'un après l'autre, le droit de sortir.

De 50 000 d'ici à fin avril, à 100 000 d'ici fin juin, les personnes présentant des symptômes pourraient être testées et rester confinées.

On aurait aimé savoir qui, de ce virus, serait immunisé, pour savoir "comment piloter les politiques sanitaires contre le virus, une fois le confinement levé." nous déclarait Olivier Véran à l'Assemblée Nationale.

Cité parLe Journal du médecin, l'infectiologue belge Nathan Clumeck estimait que les tests sérologiques pourraient rapidement permettre"de 'libérer' sans risques des milliers de personnes dont le travail ou l'action étaient essentiels pour le fonctionnement de la société". Les personnes non immunisées devraient, elles, attendre que l'épidémie recule davantage.

En Allemagne, la piste "d'attestations d'immunité" était d'ores et déjà à l'étude.

Les personnes immunisées pourraient recevoir un genre de laissez-passer qui pourrait, par exemple, leur permettre d'échapper à certaines restrictions", avançait l'épidémiologiste allemand Gerard Krause, cité parThe Guardian.

En Chine, les autorités utilisent déjà un code QR, qui indiquait, en fonction de l'état de santé supposé d'une personne, si celle-ci était autorisée à se déplacer.

En Corée du Sud, toute détection d'un nouveau cas positif était suivie d'une recherche de "cas contacts" par les autorités, qui traquaient les déplacements récents avec les données GPS des smartphones, les caméras de surveillance et les informations bancaires.

En France, l'Elysée avait prié le comité d'experts Care d'examiner "l'opportunité de la mise en place d'une stratégie numérique d'identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées". 

Le Premier ministre avait toutefois assuré, en ce 1er Avril, que de tels dispositifs de surveillance n'existaient pas en France "parce qu'ils ne seraient pas légalement permis", avant d'ajouter : "On pourrait peut-être, sur le fondement d'un engagement volontaire, utiliser ces méthodes pour mieux tracer la circulation du virus et les contacts (...) mais nous n'avons pas aujourd'hui d'instrument légal et nous ne travaillons pas aujourd'hui sur des instruments qui rendraient obligatoire ce tracking."


L'Espagne recensait 10 000 morts.

13 000 en Italie.

4 000 en France.


Une toute petite nouvelle venait de m'arriver : en ce jour dédié à la sensibilisation à l'autisme, Emmanuel Macron allègeait les conditions de sorties pour les personnes autistes, pendant le confinement.

Sur Twitter le 2 avril, il déclarait : "Vous allez pouvoir sortir un peu plus souvent avec une attestation qui sera faite spécialement pour vous (...) tout en restant bien à distance des gens que vous croiserez."


Vivement qu'on soit le 8 mars afin qu'il offre aux femmes le droit de sortir faire les courses.


Etait-ce une rechute, un coup de mou classique, ma tête me tournait, mes intestins tremblaient, qu'était donc ce monde où Trump, Macron et tous les autres, tweetaient, condescendaient, tandis que nous applaudissions à tout rompre ce qu'en ce 18ème jour je vivais tel un bien sinistre et mauvais cabaret.

Par curiosité, j'allais lire d'aurtes stats, des cotes de satisfaction à l'égard de l'action d’Emmanuel Macron (46%, +13 points) et d’Edouard Philippe (43%, +7 points) faisaient un bond très net dans le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio.

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